En arrivant à Maduraï, et après quelques aller-retour pour trouver la gare on trouve le bon quai pour aller à Nagercoil.

Départ prévu à 16 h 15, mais les panneaux annoncent 16 h 20 : on n'y fait pas très attention.

On arrive à se poser sur un banc, miraculeusement libre. On comprend vite pourquoi, il lui manque un pied et il faut faire contrepoids pour ne pas tomber. Pas de souci, on gère. Et on décourage aussi ceux qui veulent s'asseoir du mauvais côté.

On est plutôt pas mal sauf que le panneau annonce maintenant notre train à 16 h 40.

16h30, je suis un peu étonné que la nuit tombe déjà. En fait ce n'est pas la nuit mais un nuage d'orage qui nous arrive dessus.

Pas de soucis, on est sous un auvent de 10 m de large entre les 2 quais : on est à l'abri.

Effectivement la pluie commence à marteler le toit en tôle, ça facilite autant la conversation qu'en boite de nuit mais ça va.

Enfin presque, parce que le toit a des fuites et comme par hasard, les plus grosses nous tombent carrément dessus. On a beau se contorsionner pour les éviter. Je finis par décrocher le banc qui est censé être vissé au quai et je parviens à le reculer.

Chouette on est de nouveau au sec, pour 5 bonnes minutes.

D'un coup on saute sur nos pieds car le vent se lève et la pluie passe en mode trombe d'eau, ce qui nous a envoyé par surprise une cascade dans le dos : pas très froide mais bien mouillée quand même.

Et notre train est annoncé cette fois à 16 h55.

Je vous passe les détails d'attente, de pluie qui passe de partout, pour finalement s'arrêter, du train qui est annoncé imminent et qui arrive trois quart d'heure après, quand soudain, il arrive... !

Génial on n'a qu'une heure et demi de retard...

Malheureusement, cette fois on est pas les premiers à y rentrer, donc bousculade et on finit par arriver quand même à trouver 2 places assises en s'incrustant à 2 sur banc de 4 qui compte déjà 3 passagers. Mais apparemment, ça ne choque personne.

Une fois le soulagement d'être assis, nous réalisons que nous sommes sous les racks à bagages qui sont constituées de lattes en métal sur lesquels, il y quelques bagages mais surtout des voyageurs.

Par mesure d’hygiène, ils ont laissées leurs tongues par terre, ce qui veut dire que nous avons à quelques centimètres au dessus de nos visages, les pieds plus ou moins propres, et les chaussettes plus ou moins douteuses des autres voyageurs.

En fonction du vent les mélanges d'odeur d'urine, de vieux fromages et de poubelle au soleil nous font emettre des hypothèses sur la position des toilettes derrière notre compartiment, la date de la dernière douche de nos voisins, ou du nombre de rats crevés sous le plancher.

Pas de souci le voyage ne doit durer que 4 heures. Sauf qu'une demi-heure plus tard, on n'a pas bougé d'un centimètre.

C'est pas qu'on trouve le temps long, mais en apnée, ça commence à fatiguer.

Au bout de trois quart d'heures, miracle on commence à partir : super ça fait circuler l'air, on peut recommencer à respirer.

Mais pas longtemps, on n'a pas fait 10 km, que le train s'arrête en pleine voie.

Il y a un peu d'air mais surtout, les moustiques se pointent en rang serrés.

Branle bas de combat, on bouscule tous le monde pour retrouver notre anti-moustique et s'en asperger sous les regards étonnés et légèrement désapprobateur de nos camarades de galère.

Un bon quart d'heure après on repart, mais tout le trajet se fera de sauts de puces en sauts de puces pour finalement nous débarquer à 1h30 du matin avec des fesses en carton à la gare de Nagercoil.

Heureusement, on a trouvé directement un tuktuk qui nous finalement emmené direct à notre hotel à Kanniyakumari : tout est bien qui finit bien.